Vendredi noir pour Amazon : ses employés ont protesté à travers l'Europe contre leurs conditions de travail

Publié le 27 nov. 2018 | 4 min de lecture

Alors que les consommateurs parcouraient Internet à la recherche de bonnes affaires vendredi dernier, jour de Black Friday, les employés d'Amazon.com protestaient en Europe contre le géant du e-commerce, pour souligner ce qu'ils estiment être des conditions de travail dangereuses et leurs faibles salaires.

Les manifestations ont frappé Amazon à travers le continent européen, notamment en Italie, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni.

"Les conditions de travail de nos membres chez Amazon sont franchement inhumaines ", a déclaré Tim Roache, secrétaire général du syndicat GMB, dans une déclaration sur le site web de l'organisation.

Plus tôt cette année, le syndicat, basé au Royaume-Uni a déclaré qu'une demande d'accès à l'information avait démontré que les ambulances avaient répondu environ 600 fois à des appels au cours des trois dernières années.

"Notre réseau européen d'exécution des commandes est pleinement opérationnel", a indiqué Jeff Bezos, fondateur et directeur général d'Amazon.com dans une déclaration au Washington Post - dont il est propriétaire. "Nous continuons de nous concentrer sur la livraison pour nos clients. Les rapports indiquant le contraire sont tout simplement faux."

Plus de 600 travailleurs se sont mis en grève en Allemagne. Leur salaire de départ est d’environ 10,60 euros de l'heure, selon l’agence de presse Reuters.

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En Espagne, un employé a déclaré, dans une interview accordée à l'agence de presse Associated Press, que cette grève avait été délibérément programmée "l'un des jours où Amazon réalise le plus de ventes".

"Ce sont des jours où nous pouvons faire le plus mal et nous faire entendre parce que jusque là, l'entreprise ne nous a pas écoutés", a-t-il précisé.

La dernière fois que des employés espagnols d'une usine Amazon près de Madrid se sont mis en grève, ce fut au mois de mai, lors du Prime Day, journée durant laquelle le e-commerçant propose à ses abonnés Premium des réductions exclusives (ventes flash, promos, bons plans, etc.)

Les manifestations de vendredi se sont également rapidement propagées sur la toile, alors que les partisans de la grève ont utilisé le hashtag #AmazonWeAreNeAreNotRobots pour diffuser la campagne.

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Amazon a défendu son bilan en matière de politique salariale dans un communiqué paru dans le Washington Post.

"Depuis 2010, Amazon a investi plus de 27 milliards d'euros et a créé plus de 75 000 emplois permanents dans toute l'Europe. Ce sont de bons emplois avec un salaire très compétitif, des avantages sociaux intéressants et des programmes de formation novateurs. Nous offrons des conditions de travail sûres et positives, et encourageons toutes les personnes à venir le voir par elles-mêmes, en faisant une visite de l'un de nos centres de distribution."

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Bien que la frénésie du Black Friday soit étroitement liée à Thanksgiving aux États-Unis, les commerçants sont de plus en plus nombreux, à l’international, à offrir des remises importantes aux consommateurs. Selon certains analystes, les transactions du Black Friday devraient générer un chiffre d'affaires supplémentaire de 2 milliards de dollars pour les commerçants européens par rapport à l’année dernière.

La grève des travailleurs d'Amazon vise à perturber cette frénésie de dépenses et à inciter la plateforme en ligne à faire des concessions. Cette situation intervient alors que l'entreprise réfléchit sérieusement à installer deux nouveaux sièges sociaux américains : un en Virginie du Nord et un à Long Island City.

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Les critiques ont qualifié ce projet de coup de pub au profit de deux régions des États-Unis déjà très prospères sur le plan économique, sans parler du fait qu’Amazon est l'une des plus grandes sociétés de e-commerce au monde.

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Source : washingtonpost.com

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Bérangère D'Henry

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