L'essor du e-commerce transfrontalier au Japon : les ventes ont augmenté de 80 % en deux ans

Le e-commerce transfrontalier au Japon est de nouveau en plein essor, de nombreuses petites entreprises ayant rejoint le marché pour profiter de la forte baisse du yen et des progrès des technologies de l'information, ces dernières facilitant la communication avec les acheteurs et la gestion des formalités douanières.

Les États-Unis et la Chine sont les plus grands marchés pour les produits japonais. Selon le ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie, les ventes en ligne vers la Chine ont atteint 2,13 milliards de yens (14,37 milliards de dollars) en 2021, soit une hausse de 10 % par rapport à l'année précédente, tandis que les ventes vers les États-Unis ont augmenté de 26 % pour atteindre 1,22 milliard de yens. Le total combiné équivaut à peu près à 10 % des exportations globales du Japon vers les deux pays pour la même année, bien que les transactions en ligne de moins de 200 000 yens soient exclues des statistiques.

Les ventes globales sont également en hausse. L'indice des ventes en yens au cours des six premiers mois de 2022 a augmenté de 80 % par rapport à la même période en 2020 et a été multiplié par 3,7 par rapport à cinq ans plus tôt, grâce aux commandes en provenance d'Asie du Sud-Est, d'Europe et d'Amérique du Nord, selon Beenos, le principal fournisseur de services de e-commerce transfrontalier du Japon. La société de Tokyo aide plus de 3 000 entreprises à vendre des marchandises à l'étranger.

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La forte demande de langes japonaises et d'autres articles de la vie quotidienne a provoqué un boom du e-commerce transfrontalier vers 2015. Mais cette fois, les ventes sont tirées par les articles de luxe, notamment les accessoires et les montres, selon Shota Naoi, président de Beenos.

Grâce à la forte dépréciation du yen, les produits japonais sont désormais moins chers à l'étranger. Malgré l'inflation, les dépenses moyennes par client pour les produits japonais n'ont augmenté que de 4 % en deux ans depuis le premier semestre 2020, lorsqu'elles sont converties en monnaies locales à l'aide des taux de change effectifs, selon Beenos, qui a compté les données de ses partenaires commerciaux. Environ 26 % des consommateurs américains qui achètent des biens en ligne à l'étranger ont augmenté leurs dépenses en produits japonais, selon Beenos.

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Le 17 octobre, le yen a brièvement dépassé les 149 dollars, atteignant son plus bas niveau en 32 ans.

Kurenai, un fabricant de rideaux d'Osaka, enregistre des ventes soutenues sur Amazon aux États-Unis. L'entreprise a notamment constaté une forte demande pour ses rideaux haut de gamme, qui permettent aux utilisateurs de voir l'extérieur mais pas l'inverse. Yoshiro Tsuda, président de Kurenai a déclaré :

"La dépréciation du yen nous aide à faire des bénéfices."

Bertrand, un opérateur basé à Kyoto qui exploite un site de e-commerce vendant des boîtes à lunch bento, a vu ses ventes mensuelles augmenter de 20 à 30 % depuis le début de l'année, pour atteindre 12 à 13 millions de yens. Le président de la société, Thomas Bertrand, a déclaré que la faiblesse du yen lui avait permis de consacrer davantage d'argent au marketing et à la constitution de stocks.

Les progrès de la technologie de l'information ont également réduit les obstacles auxquels se heurtent les petites entreprises pour se lancer dans le commerce transfrontalier. Auparavant, si elles voulaient vendre à l'étranger, elles devaient faire face à la complexité de la traduction des descriptions de produits, de la communication avec les clients et de l'établissement des documents de livraison et de douane. Mais désormais, elles peuvent utiliser les services offerts par les grands opérateurs de e-commerce et les agents d'assistance.

Une enquête de l'Organisation japonaise du commerce extérieur a révélé que 48 % des petites entreprises avaient commencé ou envisageaient de commencer le e-commerce transfrontalier, soit environ 10 pour cents de plus que parmi les grandes entreprises.

La productivité a tendance à s'améliorer lorsque les entreprises se lancent dans l'exportation, selon le rapport annuel sur l'économie et les finances publiques du Japon publié par le Cabinet Office du gouvernement.

Hideo Kumano, économiste en chef de l'Institut de recherche sur la vie Dai-ichi a déclaré :  

"Le e-commerce transfrontalier offre aux petites entreprises la possibilité de modifier leur structure et leur gestion."

Le Japon est à la traîne des autres pays en matière de e-commerce. Une enquête de l'OCDE a révélé que seuls 22 % des petites entreprises japonaises vendaient des biens ou des services en ligne, soit moins que la moyenne mondiale de 31 %. Cela signifie que le e-commerce japonais a encore de la marge pour se développer, même si la baisse du yen ne durera pas éternellement.

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Source : ft.com