Les craintes de contrefaçon éloignent les marques de luxe des plateformes Alibaba et JD.com

Publié le 17 oct. 2018 | 4 min de lecture

Selon un article publié cette semaine dans le quotidien économique et financier britannique, Financial Times, Gucci, la marque de luxe italienne, hésite à s'associer aux plateformes de e-commerce chinoises Alibaba et JD.com - les plus grands marchés mondiaux du luxe - en raison de la contrefaçon généralisée.

"A vrai dire, il y a sur la plupart des plateformes, beaucoup de contrefaçon, et je ne veux pas approuver la contrefaçon en appartenant à ces plateformes ", a déclaré Marco Bizzarri, directeur général de Gucci lors de la conférence Business of Fashion, la semaine dernière à Shanghai.

"Il y a un problème avec la contrefaçon et je veux rester à l'écart pour l'instant", a déclaré Marco Bizzarri, ajoutant qu'il était en contact à la fois avec Alibaba et JD.com. "Au lieu de prendre un risque, j'attends", a-t-il dit.

En quête de marges plus élevées et de prestige, Alibaba a signé avec des douzaines de marques de luxe, dont Burberry, Hugo Boss, Tiffany et Moschino sur sa plateforme Tmall Luxury Pavilion l'année dernière, tandis que JD.com s'est associé à Saint Laurent et Alexander McQueen (propriété de Kering) et a investi dans la plateforme de luxe britannique Farfetch.

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Mais les entreprises chinoises ont depuis longtemps la réputation de vendre de manière effrénée des produits contrefaits sur leurs plateformes. En 2016, le gouvernement américain a inscrit Taobao d'Alibaba sur sa liste noire des "marchés notoires", connus pour le trafic de produits contrefaits.

Gucci-Business of Fashion

La marque Gucci, qui est détenue par le groupe de luxe français Kering, a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 6 milliards d'euros l'an dernier.

En 2015, Kering a poursuivi Alibaba en justice, alléguant que le groupe de commerce électronique avait encouragé et profité de la vente de produits contrefaits sur sa plateforme. Mais Kering a indiqué l'année dernière vouloir retirer la poursuite, et les deux sociétés ont déclaré dans un communiqué conjoint qu'elles mettraient sur pied un groupe de travail pour protéger les marques de Kering.

Les dépenses de luxe ont augmenté de 20 % en Chine l'an dernier pour atteindre 142 milliards de Yuan (soit 20,5 milliards de dollars), selon le cabinet de conseil international Bain, ce qui en fait le premier marché mondial. Le commerce électronique y représente 9 % des ventes, contre 6 % en 2015.

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Les grandes entreprises françaises se sont généralement montrées plus sceptiques à l’égard des plateformes de e-commerce chinoises. Seule une poignée de marques appartenant à la maison de luxe LVMH - notamment la marque espagnole Loewe - vendent sur ces plateformes.

Gucci, tout comme Louis Vuitton de LVMH et Prada, vend ses produits en ligne en Chine uniquement via son propre site Internet.

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Monsieur Bizzarri a déclaré Lundi dernier que le fait de rejoindre une plateforme de commerce électronique supplémentaire pourrait diluer le sentiment d'exclusivité qui est la clé des marques de luxe.

"Nous devons nous assurer de conserver cette sensation de luxe, cette perception du luxe et ce genre d'exclusivité... qui sont absolument essentiels pour nous. Nous voulons nous assurer que le[commerce électronique] n'a pas d'impact sur cela ", a-t-il ajouté.

Observatoire-pratiques-recherche-e-commerceSource : ft.com

Pour aller plus loin : 

Crédit photo : Gucci

Bérangère D'Henry

Bérangère D'Henry

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