Facebook et Google font chacun des démarches intrigantes en matière de e-commerce

Publié le 16 janv. 2020 | 5 min de lecture

Facebook et Alphabet (la maison mère de Google) veulent tous deux faciliter le business des entreprises sur leurs plateformes.

La semaine dernière, dans un message Facebook très discuté décrivant les objectifs à long terme qu'il a pour son entreprise, Mark Zuckerberg a déclaré qu'au cours de la prochaine décennie, Facebook espère "construire les outils de commerce et de paiement afin que chaque petite entreprise ait un accès facile à la même technologie dont les grandes entreprises étaient les seules à disposer auparavant ".

Et dans la lignée des commentaires précédents, Mark Zuckerberg a indiqué que Facebook souhaite mieux intégrer ses outils de commerce et de paiement afin que "n'importe qui puisse vendre des produits  par le biais d'une vitrine sur Instagram, envoyer des messages et renseigner ses clients via Messenger, ou envoyer de l'argent à domicile dans un autre pays instantanément et à faible coût via WhatsApp. "

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Par ailleurs, mardi, Google a annoncé qu'il achetait Pointy, une startup irlandaise qui fournit du matériel, des logiciels et des services destinés à aider les petites entreprises à rendre rapidement leurs produits disponibles via une vitrine en ligne.

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Le média TechCrunch rapporte que le prix d'acquisition est de 163 millions de dollars et que Pointy travaille avec environ 10% des détaillants physiques américains dans certains secteurs comme les jouets et les fournitures pour animaux de compagnie. Ce n'est peut-être pas une coïncidence si l'accord fait suite à l'embauche récente par Google de l'ancien COO de PayPal, Bill Ready, comme président du commerce.

Selon toute vraisemblance, la principale motivation de Google et Facebook pour fournir aux entreprises de nouveaux outils de commerce et de paiement n'est pas de générer des revenus par le biais de commissions et de frais de paiement, mais de renforcer leurs activités publicitaires. S'il devient plus facile pour les consommateurs de découvrir et d'acheter des biens et des services sur leurs plateformes, les entreprises seront plus incitées à acheter des annonces sur ces dernières.

Facebook affirme que 140 millions de petites entreprises dans le monde utilisent ses plateformes. Cela signifie à son tour que pas plus de 5% des petites entreprises utilisant les plateformes de Facebook achètent actuellement des publicités Facebook, étant donné que la société a déclaré avoir sept millions d'annonceurs actifs au total (y compris les grandes entreprises) l'année dernière. Le simple fait de porter ce taux de pénétration à environ 10% serait une grande victoire.

Le fait que Facebook se préoccupe sérieusement du e-commerce n'était pas exactement un secret avant. L'année dernière, la société a dévoilé son service de paiement Facebook Paypal multiplateforme, a commencé à déployer un service de paiement sur Instagram et a dévoilé certaines fonctionnalités de son service Marketplace qui lui permettront de rivaliser avec eBay à l'avenir.

Libra, le projet de cryptomonnaie de Mark Zuckerberg est de plus en plus contesté alors qu’il est censé voir le jour en 2020. S’il est approuvé par les régulateurs, il pourrait permettre des choses telles que les paiements à bas prix et les microtransactions numériques. Mais même si les régulateurs contrecarrent Libra, Facebook a clairement une multitude d'autres options pour stimuler l'activité commerciale sur ses plateformes.

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Google, pour sa part, a pris des mesures pour permettre aux consommateurs qui cliquent sur ses annonces de e-commerce Google Shopping (souvent vues sur les pages de recherche) d'acheter des articles sans quitter le site de Google. La société a également investi dans des outils basés sur l'apprentissage automatique qui aident les petites entreprises à optimiser facilement leurs dépenses publicitaires Google, ainsi que dans des solutions publicitaires adaptées aux entreprises locales.

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Dans une certaine mesure, les efforts de Facebook et de Google pour fournir des outils de création de vitrines représentent un défi pour Shopify, qui propose une gamme de solutions destinées à aider les petites entreprises à vendre en ligne. Cela dit, la semaine dernière, le PDG de Shopify, Tobi Lütke, a insisté sur le fait que les efforts de Facebook sont positifs pour son entreprise, étant donné la longue histoire de collaboration de son entreprise avec Facebook et du fait que la plateforme de Shopify fonctionne sur une variété de canaux commerciaux.

Amazon.com, dont l'activité commerciale publicitaire en plein essor constitue une menace concurrentielle pour Google et (dans une moindre mesure) Facebook, pourrait être un peu plus dans la ligne de mire. Mais Amazon Prime, l'énorme infrastructure logistique et de gestion de commandes de l'entreprise ainsi que la taille même de son marché de vendeurs sont autant d’atouts concurrentiels qui ne disparaîtront pas.

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Source : realmoney.thestreet.com

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Bérangère D'Henry

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