[e-commerce luxe] Richemont vient de conclure un partenariat avec Alibaba

Publié le 7 nov. 2018 | 4 min de lecture

Le groupe suisse de luxe Richemont vient de conclure un partenariat avec le géant chinois du e-commerce Alibaba. Dans le cadre de ce partenariat, Net-a-Porter et M. Porter, deux boutiques en ligne appartenant à Richemont, seront lancées sur le Tmall Luxury Pavilion d'Alibaba, un site marchand conçu spécifiquement pour répondre aux préoccupations des marques quant au manque de luxe dans les achats en ligne, et proposant une sélection de marques d’exception à une clientèle chinoise triée sur le volet.

Cet accord passé entre les deux entreprises est l'un des signes forts de la manière dont les forces combinées de la Chine et du commerce en ligne remodèlent l'industrie mondiale du luxe.

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"Notre offre numérique en Chine n’en est qu’à ses balbutiements et nous pensons que notre partenariat avec Alibaba nous permettra de devenir un acteur en ligne significatif et durable sur ce marché.” a déclaré Johann Rupert, président de Richemont.

L'accord était attendu depuis le rachat cette année de Yoox Net-a-Porter - l'entreprise de luxe en ligne anglo-italienne fondée par Federico Marchetti - par le groupe Richemont. Ni Richemont, ni Alibaba n'ont précisé la valeur de l'accord, ni le montant qu'ils avaient l'intention d'investir.

Ce partenariat représente un changement significatif pour l'industrie du luxe, qui était à la traîne dans l'adoption du e-commerce et considérait le e-commerce chinois avec suspicion, craignant qu'il ne favorise la contrefaçon.

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Lors d'une conférence téléphonique, Johann Rupert a parlé des perturbations que les nouvelles technologies et l'émergence de la Chine - comme principal moteur de la croissance - ont entraînées dans l'industrie du luxe.

"Il n'y a pas un groupe de luxe dans le monde qui puisse rattraper Alibaba en termes d'écosystèmes. Quand nous entrons sur un marché aussi actif que la Chine, nous n'avons tout simplement pas les outils", a-t-il dit.

Selon les consultants du cabinet de conseil en stratégie Bain & Co, l'industrie mondiale du luxe a triplé de volume depuis 1996. Ils prévoient que la valeur du secteur atteindra 280 milliards d'euros en 2018, pour atteindre un total de 390 milliards d'euros en 2025. Cette croissance a été alimentée tout récemment par les chalands chinois, tant en Chine, qu'à l'étranger.

Les ventes de ces deux dernières années ont connu une forte hausse, principalement en raison de l'arrivée des Millennials Chinois qui font leurs achats en ligne. Les produits achetés par ces derniers représentent désormais 40 à 60 % des ventes mondiales des grandes marques Louis Vuitton, Gucci et Cartier, a déclaré Rogerio Fujimori de la banque canadienne RBC.

"La vitesse du changement ici [en Chine] est plus rapide que dans toute autre société que j'ai pu observer.... Tout est mobile. Les marques de montres asiatiques se tournent vers WeChat pour séduire les consommateurs chinois. Si vous n'avez pas d'applications mobiles intuitives et attrayantes, vous n'atteindrez tout simplement pas les personnes." a commenté Johann Rupert au Financial Times.

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Alibaba fournira la technologie, la logistique, les moyens de paiement et le support marketing à l'entreprise. Cet accord couvre à la fois les consommateurs chinois qui font leurs achats en Chine et à l'étranger.

Concernant le risque de vente de produits de luxe contrefaits sur les sites chinois, Johann Rupert a assuré que le groupe Richemont "ne penserait jamais se mettre dans une situation où nous nous sentirions mal à l'aise." "Nous avons examiné leurs systèmes et ce qu'ils ont fait pour lutter contre la contrefaçon. Je suis convaincu qu'il s'agit d'un scénario à très, très, très, très faible risque", a-t-il ajouté.  

Michael Evans, président d'Alibaba, a déclaré que le groupe chinois avait "investi beaucoup de temps et d'énergie dans la lutte contre la contrefaçon".

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Source : ft.com

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Bérangère D'Henry

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